Quel patrimoine pour l’indépendance financière : Que penser de la règle des 4% ?

Le montant à accumuler pour atteindre l’indépendance financière.

Quel patrimoine faut-il pour atteindre l’indépendance financière ? Ou quel revenus annuels passifs peut-on tirer d’un montant de patrimoine donné ? Vous avez sûrement déjà entendu de la règle des 4% à ce sujet. Voyons si celle-ci est pertinente ou non.

 

Quel patrimoine pour l’indépendance financière ?

Nous allons voir quel montant il faut posséder en patrimoine pour atteindre l’indépendance financière et on va parler de la règle des 4% dont vous avez probablement déjà entendu parler. Elle est en effet assez connue et a d’ailleurs prêté souvent à débat sur le bien nommé forum Devenir Rentier des Investisseurs Heureux.

Cette règle de 4% que stipule-t-elle ?

Elle stipule que quand vous avez un patrimoine donné, par exemple 1 million d’euros, si vous en prélevez tous les ans un montant de 4% (soit 40 000 euros), vous pourriez vivre à l’infini de ce patrimoine. C’est à dire qu’il ne descendrait jamais à zéro, et vous pourriez donc vous considérer comme indépendant financièrement.

Ainsi, ce patrimoine étant investi, en en prélevant tous les ans 4%, vous pouvez en vivre de façon permanente : il ne va pas se dilapider, il ne va jamais revenir à zéro.

Alors il y a un corollaire à cette règle des 4%, c’est le faire à l’envers. C’est à dire que vous estimez vos besoins en revenus annuels. Si, par exemple, 40.000 euros correspondent à votre besoin annuel, vous divisez ce montant par ces 4%, ce qui revient à multiplier par 25 si vous n’avez pas oublié vos cours de maths. Et donc, si vous avez un besoin de 40 000 € par an, vous trouvez que vous avez atteint l’indépendance financière lorsque vous aurez atteint un patrimoine de 1 million d’euros.

Cette règle des 4% du rentier, d’où provient-elle ?

Elle vient d’une étude de financial planner et de l’étude Trinity. Et donc, ce qui est important, c’est de regarder les hypothèses qui avaient été prises pour qu’on voit si elle est réaliste, trop optimiste, trop pessimiste.

Les hypothèses prises, c’est un portefeuille réparti à 50% en actions, et sur les autres 50% on avait des bons du Trésor. Sachant que c’étaient des actions américaines et des bons du Trésor américains. Et donc, avec ça, on a fait l’étude, on a simulé sur des périodes de 30 ans, on a passé des crises, la crise de 29 sur le siècle dernier… Des périodes de 30 ans en essayant de commencer en 1926, en 1927, en 1930 31 à 32 et à chaque fois, avec une période de 30 ans et on vérifie.

Ce portefeuille ne finissait jamais à zéro quand on en retirait tous les ans 4%, quel que soit le contexte. Alors une fois que l’on a dit ça, on peut voir des limites à cette règle de 4% qui  tendrait à dire que finalement, elle est trop optimiste.

Pourquoi la règle des 4% de l’indépendance financière peut paraître trop optimiste ?

Le risque de longévité

La plus grosse, c’est ce qu’on appelle le risque de longévité. Donc, c’est cette fameuse période des 30 ans dans cette  étude sur la règle des 4%. L’étude a été faite en 1994. On parlait un peu moins de l’indépendance financière à l’époque et elle était destinée plutôt à des gens qui étaient aux alentours de 55-60 ans, donc proche de l’âge de la retraite traditionnelle aux Etats-Unis où il n’y avait pas forcément une retraite par répartition à la française. Le but était alors de préparer sa retraite quelques années avant de se retirer à l’âge traditionnel, et de vérifier sur quel montant ils pouvaient vivre pour les 30 prochaines années.

Si vous envisagez l’indépendance financière à 40 ans, par exemple, pour rester dans les choses réalistes – et pas forcément 23 ans en ayant acheté pendant 2 ans de biens immobiliers comme on vous le vend parfois dans des vidéos…-, il faudrait peut-être plutôt prendre une période de 40 ou 50 ans plutôt qu’une période de 30 ans pour faire les simulations.

Et on voit que si on prend une période de 50 ans, alors même en prenant quelque chose qui est plus favorable, c’est à dire au lieu de prendre 50% actions/50% obligations, on prend 75% actions et 25% obligations, on voit qu’avec ce scénario, si on veut dire si on veut être safe sur les 50 ans, ce n’est pas une règle des 4% qu’il faudrait, mais c’est une règle des 3%.

Si vous voulez affiner un peu ce genre d’hypothèses en termes de périodes, en termes de répartition de portefeuille, en termes de choses, il a un calculateur intéressant sur Internet, le calculateur firecalc. Vous pouvez ajuster pas mal d’hypothèses et voir ce que ça donne.

Des actions américaines et non européennes.

La seconde limite à cette étude, c’est qu’on se base sur l’historique des performances des actions américaines. Alors quand on dit ça, il y a deux choses à savoir. La première, c’est que les actions américaines ont eu des performances historiquement meilleures que les actions françaises ou les actions européennes. Ceci dit, rien ne vous empêche d’investir dans des actions américaines. La seconde, c’est que les actions américaines, à l’heure actuelle, encore plus que les actions européennes, sont plutôt sur des niveaux de valorisation relativement élevés. Et l’un des risques, justement, de ces stratégies, c’est de subir un krach dans les premières années de la période où l’on veut vivre de son patrimoine.

Si le krach arrive dix ans après, le portefeuille fait la somme de départ, a eu le temps de prendre des performances positives, etc… C’est moins grave. Ce qui est embêtant, c’est de prendre un choc au tout début. Vous vous basez, par exemple, sur une règle de 4% en janvier 2020, trois mois après vous avez le krach du coronavirus… Vous n’êtes alors peut être pas très serein.

Une fiscalité américaine plus favorable.

Enfin, la dernière limite à cette règle 4%, c’est qu’elle était basée sur de la fiscalité américaine. Et comme vous le savez, notre fameuse fiscalité française, en principe, elle est moins sympa que la fiscalité américaine.

Alors on a fait les arguments pour lequel cette règle des 4% pouvait être vue trop optimiste. Mais il y en a d’autres qui relativisent un peu ça et qui font que l’on peut la voir comme pessimiste.

Pourquoi la règle des 4% de l’indépendance financière peut paraître trop pessimiste ?

La liberté financière n’empêche d’encaisser quelques revenus.

D’abord, ce n’est pas parce que vous avez quitté le salariat et que vous êtes libre  de votre temps que vous n’aurez plus de ressources autres. Ça veut dire que moi, je le vois un peu comme vous pouvez travailler avec qui vous voulez, quand vous voulez où vous voulez.

Ça ne vous empêche pas de faire quelques missions de consulting, de choses comme ça, ou des passions qui peuvent vous rapporter un peu quand même. Travaillant 2, 3 jours par mois sur des choses comme ça d’ailleurs, il faut le savoir, il n’y a besoin que de 9000 euros par an, un peu plus pour faire 4 trimestres de retraite. Donc, si vous avez attaqué votre indépendance financière à 40 ans, vous avez sûrement déjà des trimestres de retraite par répartition.

Revenus qui amélioreront votre actif retraite constitué avant la phase rentier.

Ce n’est pas inintéressant et ça me fait la transition. Justement parce que en France, si vous choisissez l’indépendance financière à 40 ans, vous aussi vous avez commencé à travailler À 22 ans, vous aurez déjà 18 années de cotisations de retraite par répartition. Vous arrivez peut être en faire quelques-unes de plus. C’est clair que vous n’auriez pas une retraite complète arrivée à 62, 65 ans, je ne sais quel âge, mais vous aurez quand même quelque chose a priori. Et c’est intéressant dans le sens que la retraite par répartition, elle est complètement décorrélée des marchés financiers et du reste, et donc c’est une diversification très intéressante en ce sens-là.

C’est d’ailleurs un argument de plus pour dire que vendre un peu trop de rêve, en vous disant, vous allez rien foutre, vous allez travailler pendant un an comme salarié, acheter deux appartements, tout arrêter à 25 ans…il va y avoir des déçus ceux qui font ça parce que a priori, ça ne va pas forcément durer jusqu’à 60 ans l’histoire, il va falloir peut-être faire un retour en arrière.  Le mieux je pense que c’est quand on le fait d’avoir bien ficelé les choses, la fois où l’on franchit le pas, en gros que ce soit un vrai pas de franchi.

La patrimoine simulé exclut des actifs phares de l’indépendance financière comme l’immobilier, en étant exclusive sur actions et obligations

Et la troisième limite, c’est que l’étude, effectivement, prend une répartition de patrimoine où elle ne choisit d’utiliser que la bourse et que les obligations, c’est à dire qu’elle exclut par exemple l’entrepreneuriat ou l’entrepreneuriat immobilier qui peut être fait en parallèle d’un job salarié. Et finalement, moi, je pense que pour celui qui vise une indépendance financière, je ne vais pas lui raconter de bobards, j’ai jamais dit qu’avec deux appartements à 25 ans achetés en un an, ça allait marcher.

Par contre, faire de l’entrepreneuriat au début… Alors il y a des déçus, ça marche ou ça ne marche pas… Ou faire de l’entrepreneuriat immobilier en parallèle d’un job salarié. Si vous attaquez tout jeune vers 25, 30 ans, à 40 ans, il y aura des résultats. Vous aurez un patrimoine qui sera parti et qui sera placé effectivement que vous aurez construit comme ça et vous aurez construit plus vite que si vous l’aviez seulement construit qu’à partir d’économies, puis placées celle-ci la bourse. Sinon, ça prend effectivement trop de temps. On en revient au livre de MJ DeMarco dont j’ai déjà parlé dans une autre vidéo, mais effectivement, une fois que vous aurez ça, vous n’aurez pas que de la bourse, car vous aurez aussi des revenus immobiliers. Vous aurez plusieurs choses.

Une consommation de capital plus intelligente par le rentier est possible.

Donc finalement, en ce sens-là, on peut dire que si vous êtes raisonnable et que vous prenez le temps de faire les choses correctement, effectivement, ce n’est pas complètement irréaliste au bout d’un certain nombre d’années de pouvoir, à un certain âge être libre, oublier le métro boulot dodo. En effet, on disait qu’il avait des hypothèses trop optimistes. Il y en a peut-être une qui est trop pessimiste. Vous vous rappelez, on fait l’hypothèse de prélever la même somme tous les ans dans le capital dans l’étude Trinity. J’ai envie de dire vous n’êtes pas obligé d’être con, c’est à dire immédiatement après le plus gros krach des deux dernières décennies, vous n’êtes pas obligé de prélever sur un portefeuille, notamment sur la partie actions. Vous pouvez taper dans la partie obligations ou avoir une petite partie de cash à côté pour taper dedans.

Conclusion sur la pertinence de la règle des 4% pour devenir indépendant financièrement.

 Ces années-là, cette règle des 4% elle a comme je le disais, des hypothèses qui paraissent trop optimistes. Mais par contre, elle ne prend pas forcément en compte de l’autre côté, toutes les solutions que vous avez pour développer un patrimoine, ce qui fait qu’en ce sens-là, elle peut paraître trop pessimiste.

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4 réflexions au sujet de “Quel patrimoine pour l’indépendance financière : Que penser de la règle des 4% ?”

  1. Il est possible de réaliser les 4 % sans même trop subir des variations du capital de 1 mio€ du départ. Mais attention d‘une part les Blue chips à la Air liquide ou Nestle versent de bons dividendes mais leur cours de bourse peut aussi bien baisser et d‘autre part comme vous dites, la question du timing est décisive: celui qui investit 75% d’actions en Janvier 2020 se mord les doigts et continuer d’investir en action en mars 2020 et de surcroît acheter du zoom ou tesla ou Google a la place du bonne action Total ça demande une bonne dose de malice et de courage!!!!

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  2. Bonjour Julien,
    Merci pour ton article très intéressant !
    Sur la validation de trimestre de ma compréhension et cf cet article https://www.la-retraite-en-clair.fr/depart-retraite-age-montant/nombre-trimestres-retraite/validation-trimestre-retraite-combien-heures-faut#:~:text=Pour%20valider%201%20trimestre%20de,%2C50%20%E2%82%AC%20en%202019). c’est plutôt 6 090 € brut de salaire qu’il est nécessaire d’accumuler pour valider 4 trimestres (plutôt que 9KE).
    Pour calibrer ces dépenses annuelles (donc son capital nécessaire) il faut aussi réfléchir à long terme, ce que pourrait coûter les études des enfants (un logement par exemple), l’inflation que prendra la mutuelle quand on sera vieux… à 30 ans il est facile de vivre avec 10 € de mutuelle/mois pour un simple forfait hospi mais à 60 ans c’est difficile de se passer de la mutuelle complète à 100/150 € par mois (dont le tarif a bien évolué avec l’âge et les risques…)…. On pourra se dire aussi qu’à cet âge on aura finit de rembourser la RP et donc que cela compensera ce type de dépenses nouvelles.
    Réfléchir aussi à que faire en cas de dépendance, handicap, une assurance type GAV ou un contrat de prévoyance… Quand on est salarié d’un grand groupe on est assuré de ce côté là mais si on passe “rentier” on prend un risque financier important sur ces événements.
    A étudier….

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    • Bonjour Etienne,
      Je raisonnais en CA autoentrepreneur prestations de services 9 k€ environ en parlant. En CA autoentrepreneur BIC ventes, ce serait 20 k€ environ.
      Et si ce sont des salaires, vous avez raison on est sur un peu + de 6 k€.
      Mais le “rentier” ou “semi-rentier” a peut-etre + de probabilité de faire son activité à temps partiel à son compte en autoentrepreneur si elle reste marginale.

      Oui, vous avez raison : Il ne faut pas oublier de se couvrir contre les évènements malheureux, ou au moins d’y penser et d’tere conscient de ce qu’on fait de ce coté là.

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