De la gestion des priorités (pensée T4-2016)

La gestion du temps et des priorités est une question récurrente dans le monde professionnel. Mais gérer ses priorités est essentiel bien au-delà de nos activités professionnelles. La méditation du trimestre essaiera de traiter ce thème d’une manière originale.

 

Rassurez-vous, nous sommes bien dans la rubrique Méditations, et je ne vais donc pas vous resservir une méthode rébarbative digne d’une formation de gestion des temps. 😉

Donnez la priorité aux priorités.

Donner la priorité aux priorités revient à prioriser l’importance sur l’urgence. C’est  l’habitude numéro 3 dans le livre  Les 7 habitudes des gens qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent que j’avais chroniqué sur le blog. Je vous conseille vivement de relire le passage sur cette habitude n°3 dans ma chronique de ce livre de Stephen Covey, qui est d’ailleurs sûrement mon livre de non-fiction préféré (Covey étant par ailleurs une source d’inspiration pour réfléchir à ce sujet des priorités).

La boussole interne à long terme.

Nous pouvons modéliser notre vie en la visualisant comme si elle était gouvernée par deux outils :

  • Une montre qui symboliserait nos rendez-vous, nos plannings, nos buts, nos activités. C’est à dire ce que nous faisons pour gérer notre temps et comment nous l’employons.
  • Une boussole qui quant à elle représenterait nos principes, nos visions, notre conscience, ou l’horizon vers lequel nous souhaitons nous diriger. C’est-à-dire ce qui est important et que nous considérons essentiel dans notre vie.

Lequel de ces 2 objets fait partie de votre quotidien ? Probablement la montre (ou l’horloge de votre téléphone), alors qu’il est probable que vous ne vous promeniez pas avec une boussole… (NDLA : vous serez gentils de ne pas flinguer pas ma démonstration en me précisant que votre téléphone fait boussole… 😉 ).

C’est encore plus vrai dans notre monde actuel qui semble être gouverné par l’immédiateté, où les politiques ressemblent à des girouettes cherchant constamment le sens du vent plutôt que de se tenir à des grands principes dans lesquels ils croiraient. Où l’élection présidentielle ressemble plus à un sondage instantané de popularité digne de Danse avec les stars qu’à un jugement sur la compétence à long terme. Où certains trouvent plus naturel de changer de partenaire de couple comme de chemise à la 1ère difficulté que de s’investir pour faire fonctionner une relation qu’ils ont pourtant choisie. Où les résultats professionnels ou ceux des entreprises sont jugés sur ce qui se voit à court-terme alors que les bénéfices à long-terme sont effacés des tablettes lorsqu’on ne peut sur l’instant que les apercevoir… Bref, qui se laisse trop conditionner par notre environnement actuel, peut vite se trouver pris dans cette tyrannie de l’éphémère au détriment du temps long.

Or, symboliquement, il faut veiller à ne pas oublier de jeter un oeil à la boussole de temps à autre, pour vérifier que le fossé entre la montre et la boussole ne se creuse pas trop, que ce que nous faisons n’est pas en contradiction avec nos principes et visions.

De plus, cette boussole doit être interne, c’est-à-dire bien orientée vers vos vraies valeurs internes, et non pas vers des choses effectuées pour des mauvaises raisons, par exemple en fonction de ce que des personnes à qui vous ne tenez pas particulièrement vont penser. On retombe en fait sur la citation de Buffett que j’ai déjà reprise ans une précédente méditation :

«Que préféreriez-vous ? Être le meilleur amant du monde, mais que tout le monde pense que vous êtes le plus mauvais, ou bien le pire amant du monde mais que tout le monde croît que vous êtes le meilleur ?», Warren Buffett

Si vous avez une boussole interne, vous devez préférer la 1ère option… Mais il suffit de regarder autour de vous pour voir qu’a priori tout le monde ne l’a pas… Et certains ont donc plutôt une boussole externe, se dirigeant ainsi vers une orientation vaine.

La gestion des priorités illustrée par une fable.

Pour terminer cette méditation, je vais partager avec vous ce mini-conte d’auteur inconnu que j’apprécie particulièrement. Je vous laisse découvrir ci-dessous cette fable du vieux professeur et des cailloux.

Un jour, un vieux professeur de Harvard fut engagé pour donner une formation sur la planification efficace de son temps à un groupe d’une quinzaine de dirigeants de grosses compagnies nord-américaines.

Ce cours constituait l’un des 5 ateliers de leur journée de formation. Le vieux prof n’avait donc qu’une heure pour faire passer son message.

Debout, devant ce groupe d’élite (qui était prêt à noter scrupuleusement tout ce que l’expert allait lui enseigner), le vieux prof les regarda un par un, lentement, puis leur dit : « Nous allons réaliser une expérience ».

De dessous la table qui le séparait de ses élèves, le vieux prof sortit un immense pot de verre de plus de 4 litres qu’il posa délicatement en face de lui.
Ensuite, il sortit environ une douzaine de cailloux a peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu’au bord et qu’il fut impossible d’y ajouter un caillou de plus, il leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda : « Est-ce que ce pot est plein ? ».

Tous répondirent : « Oui ».

Il attendit quelques secondes et ajouta : « Vraiment ? ».

Alors, il se pencha de nouveau et sortit de sous la table un récipient rempli de gravier. Avec minutie, il versa ce gravier sur les gros cailloux puis brassa légèrement le pot. Les morceaux de gravier s’infiltrèrent entre les cailloux… jusqu’au fond du pot.
Le vieux prof leva à nouveau les yeux vers son auditoire et réitéra sa question : « Est-ce que ce pot est plein ? ».

Cette fois, ses brillants élèves commençaient à comprendre son manège. L’un d’eux répondît : « Probablement pas ! ».
« Bien ! » répondît le vieux prof.

Il se pencha de nouveau et cette fois, sortit de sous la table un sac de sable. Avec attention, il versa le sable dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier.
Encore une fois, il redemanda : « Est-ce que ce pot est plein ? ».
Cette fois, sans hésiter et en choeur, les brillants élèves répondirent : « Non ! ».
« Bien ! » répondît le vieux prof.

Et comme s’y attendaient ses prestigieux élèves, il prit le pichet d’eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu’à ras bord.
Le vieux prof leva alors les yeux vers son groupe et demanda : « Quelle grande vérité nous démontre cette expérience ? « 

Pas fou, le plus audacieux des élèves (ou le plus fayot, chacun jugera 😉 ), répondît : « Cela démontre que même lorsque l’on croit que notre agenda est complètement rempli, si on le veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous, plus de choses à faire «  .

« Non » répondît le vieux prof. « Ce n’est pas cela. La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante : « Si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire entrer tous, ensuite ».

Il y eut un profond silence, chacun prenant conscience de l’évidence de ces propos.
Le vieux prof leur dit alors :« Quels sont les gros cailloux dans votre vie ? Votre santé ? Votre famille ? Vos ami(e)s ? Réaliser vos rêves ? Faire ce que vous aimez ? Apprendre ? Défendre une cause ? Vous relaxer ? Prendre le temps… ? Ou… tout autre chose ?
Ce qu’il faut retenir, c’est l’importance de mettre ses GROS CAILLOUX en premier dans sa vie, sinon on risque de ne pas réussir… sa vie. Si on donne priorité aux peccadilles (le gravier, le sable), on remplira sa vie de peccadilles et on n’aura plus suffisamment de temps précieux à consacrer aux éléments importants de sa vie.
Alors, n’oubliez pas de vous poser à vous-même la question : « Quels sont les GROS CAILLOUX dans ma vie ? » Ensuite, mettez-les en premier dans votre pot (vie) ».

D’un geste amical de la main, le vieux professeur salua son auditoire et quitta lentement la salle.

Le livre donnez la priorité aux priorités de Stephen Covey

Si vous voulez creuser, sachez que Stephen Covey a décliné en détails l’habitude 3, « donnez la priorité aux priorités », dans un autre livre dont le lien est ci-dessous.

Quant à moi, je vous attends pour mes articles financiers habituels à paraître dans les prochaines semaines, et vous dit au trimestre prochain pour partager une autre méditation.

1 réflexion au sujet de « De la gestion des priorités (pensée T4-2016) »

  1. C’est toutefois un exercice assez compliqué, bien que très utile, de se détacher de la montre pour se référer à la boussole…

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