Le patrimoine idéal pour faire face aux incertitudes de la crise Covid

La suite de la crise du Coronavirus est pleine d’incertitude. Pour combien de temps devra-t-on encore vivre les contraintes de virus ? Comment l’économie va-t-elle être affectée ? Pour encore combien de temps, dans quelle ampleur ? Quelles seront les conséquences des mesures prises ? Inflation, ? Récession ? Changement de paradigme ?  Le but de cette vidéo est de voir avec quel patrimoine théorique on se sentirait le plus serein pour faire face à ce mur d’incertitudes qui pointe à l’horizon.

 

Le Patrimoine Idéal face aux Incertitudes de la Crise Coronavirus

Transcript :

Bonjour à tous les lecteurs du blog Mes investissements et de mes livres.

Alors aujourd’hui, on va voir quel serait le patrimoine idéal à avoir pour faire face à l’incertitude de sortie de crise coronavirus.

Alors d’abord, je ne dis pas que c’est le patrimoine qu’il faut que vous ayez demain ou que même c’est le patrimoine que moi je possède…Mais j’ai envie de dire : voilà le patrimoine que je vais présenter là, c’est celui avec lequel, pour affronter toute cette période d’incertitude que l’on va avoir en sortie de crise du coronavirus, c’est celui avec lequel je me sentirai le plus serein !

Si je pouvais commencer aujourd’hui et prendre les pièces de mon patrimoine et le répartir sans avoir d’autres conséquences et le mettre de cette façon là, c’est comme cela que je me sentirai le plus serein. Alors, regardons ce que cela donne.

Note : j’ai laissé une petite bande en dessous d’actifs de conservation, c’est pour ceux qui ont des gros patrimoines. Pour ceux-ci, il faut toujours avoir un peu de ces actifs que l’on appelle les actifs de conservation dans Construisez et gérer votre patrimoine avec succès. Mais là, on va s’intéresser surtout aux trois briques au dessus.

Donc, la taille des briques est proportionnelle à la position. On voit ainsi que sur le patrimoine net, on a 1/3 cash et équivalents, 1/3 actions et 1/3 immobilier net. Et puis, quand on regarde ensuite le patrimoine brut, l‘immobilier brut représente 2 fois la Part actions et 2 fois la part cash. En fait, ce qu’on voit, c’est que dans l’immobilier, on a donc autant de crédit que d’immobilier net. C’est à dire que pour notre immobilier brut, il nous reste la moitié de crédits à rembourser. On en a remboursé la moitié, il en reste la moitié à rembourser.

Alors pourquoi je considère que vu d’aujourd’hui, ce patrimoine celui avec lequel on serait le plus serein ?

  • D’abord pour le cash. Effectivement, 1/3 à peu près de par cash, c’est intéressant en temps de crise, Alors il y a une épargne de précaution qui permet, si jamais vous avez des commerces, etc. de faire face aux impayés de loyers ou si vous vous faisiez du AirBnB des choses comme ça. Mais c’est surtout que c’est un peu la fable de La cigale et la fourmi de l’investisseur…. C’est à dire que depuis des années, effectivement, le cash, les fonds euros, les PEL, etc, cela ne rapportait pas grand-chose. Le Livret A a rapporté moins que l’inflation. Donc, en gros, l’investisseur pouvait avoir tendance à vouloir tout mettre à 100% actions ou à 100% d’immobilier.

Même si ça rapporte moins que l’inflation, ce cash, finalement, c’est toujours néanmoins intéressant d’en avoir… Parce que au moment où il y a des crises, ou à la sortie de ces crises, c’est celui-ci qui peut vous ouvrir des opportunités. Typiquement, celui qui a du cash, si jamais il y avait un vrai krach sur les actions en sortie de crise, plus important que ce qu’on a déjà eu en mars, ça permettrait de pouvoir investir au meilleur moment.

De même, pour l’immobilier on peut penser que les banques vont être un peu plus frileuses pour distribuer des crédits. Et donc peut être qu’on va avoir une petite baisse des prix, mais en parallèle un accès moins facile au crédit. Et ceux qui vont avoir la main vont être ceux qui vont pouvoir peut-être mettre un peu plus d’apport personnel que ce qui était demandé par les banques avant la crise. C’est pour ça que le cash est intéressant à posséder.

  • Ensuite, la part d’actions, c’est d’une part pour profiter de la reprise : s’il y a une reprise économique assez rapide finalement, et que les incertitudes se dissipent comme ça on peut en profiter. D’autre part, c’est aussi en partie un actif tangible qui peut protéger de l’inflation. Alors, les actions, est-ce que ça protège de l’inflation? Oui et non. Non, parce que si l’inflation apparaît, les taux remontent, donc les primes de risque augmentent, etc. Mais aussi oui…Moi, j’aime bien citer John Templeton, un investisseur âgé maintenant, mais qui a fait des performances exceptionnelles sur le siècle dernier et disait ne jamais vendre des actions sur des rumeurs de guerre parce que la guerre, c’est baissier sur la monnaie et c’est haussier sur les choses et les choses Ça inclut les actions qui détiennent des choses. Les actions sont donc là à la fois pour profiter de la reprise économique et car ça a un côté tangible en cas d’inflation, parce qu’effectivement, une des craintes qu’on peut avoir pour la reprise, c’est qu’on a imprimé beaucoup d’argent…

Alors, certes, on le faisait déjà avant, mais là on a imprimé encore beaucoup d’argent sans production en face. Est-ce que à terme, ça ne va pas provoquer de l’inflation ? C’est un grand point d’interrogation.

  • Et donc ensuite l’immobilier. L’immobilier est effectivement 1/3  en net donc ça équilibre les autres tiers, cash et actions. Pourquoi je dis que l’idéal, c’est qu’il reste encore un tiers de crédit au-dessus en patrimoine brut ?

Eh bien, c’est justement pour contrebalancer ce cash qu’on garde là à hauteur d’1/3… Parce que ce cash effectivement, il peut nous ouvrir des opportunités s’il y a un manque de cash et qu’il y a des opportunités à saisir en sortie de crise. Par contre, si jamais il y avait un scénario inflationniste avec une forte inflation, je ne parle pas forcément d’hyperinflation, mais il suffit d’une inflation de 5 à 10% comme on n’a pas connu depuis longtemps pour que ce  soit problématique  pour arriver à rémunérer ce cash à hauteur de l’inflation… Cela dépend comment il est placé, mais ça peut être une problématique.

Par contre, les crédits à taux fixe en face, à un niveau équivalent, contrebalancent cela. en effet, eux, s’il y avait de l’inflation, ce serait tout bénéfice parce qu’ils seraient remboursés entre guillemets au fur et à mesure en “monnaie de singe”. C’est à dire qu’effectivement, si vous avez emprunté à 1%, avec 10% d’inflation par an, au bout d’un moment, vos mensualités en valeur réelle ne vont plus représenter grand-chose.

Voilà. En gros, ça c’est le patrimoine idéal, avec lequel je serais le plus serein dans la période d’incertitude vers laquelle on va. Évidemment, ce n’est pas exactement celui que moi-même j’ai, cela  ne va pas être celui que la plupart des gens ont…

Je prends l’exemple de l’immobilier quand on dit « la moitié de remboursée, la moitié de crédit », un investisseur qui est en début de carrière immobilière… s’il a acheté son premier immeuble, et son deuxième il y a 1 et 2 ans, i ne va pas avoir remboursé encore grand-chose. Il y aura peut-être mis un peu d’apport, mais en gros, il sera à 10% de valeur nette 90% de crédit. À l’invserse, un investisseur qui a 65 ans, qui a fini de rembourser ses emprunts et qui est trop vieux pour emprunter, lui, il aura 100% de brute et 0% de crédit. Donc, effectivement, c’est de la théorie, ce que je dis. Mais je trouvais ça intéressant de vous montrer ce graphique pour alimenter vos réflexions.

 

Les livres de Julien Delagrandanne :



 

 

4 réflexions au sujet de “Le patrimoine idéal pour faire face aux incertitudes de la crise Covid”

  1. Julien bonjour,
    je suis un de vos lecteurs et j’ai largement apprécié votre premier livre sur le patrimoine qui donne la compréhension d’un portefeuille équilibré.
    ( même les autres mais je reste fidèle au contenu de l’article 🙂

    Je voudrais avoir votre avis sur une modification d’une allocation suivante qui dans sa version originelle respecte en principe votre vision patrimoniale.
    26,6 % Immo net —-> 20 ( laissant la place à un investissement éventuel )
    26,6 % Actions —–> 40 ( pour + de performance)
    26,6 %Cash ——> 20
    10% Inv. Libres (inchangée)
    10% Actifs de conservation ( inchangée)

    Merci encore pour vos contenus.
    Claudy

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    • Bonjour,
      Dans un monde de taux au plancher, où le cash rapporte de moins en moins, ce genre d’ajustement peut se défendre.
      Après, c’est tout ce que je peux commenter de manière très générale. Après pour en dire plus, difficile à dire comme ça : tout va dependre de la situation de chacun (civile, patrimoniale, revenus) et des objectifs de chacun, etc.

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  2. Bonjour Julien,

    Je suis un de vos fidèles lecteurs, j’en profite au passage pour vous remercier pour vos livres, chaîne youtube et blog: en tant qu’investisseur débutant tout cela m’est d’une aide précieuse vraiment. Je ne pouvais pas espérer mieux pour me mettre le pied à l’étrier, bref un grand merci à vous !

    Une question me chiffonne cependant depuis un moment à laquelle je ne trouve pas de réponse.

    En terme de gestion de patrimoine, dans votre livre “Construisez et gérez votre patrimoine avec succès” vous évoquez un ratio de 30% pour l’actif obligation/monétaire, chiffre que vous reprenez logiquement dans ce billet.

    Je note que Philippe Proudhon dans son livre “devenir rentier en dix ans” fait exactement le même calcul, puisqu’il conseille un ratio de 30% d’obligations/monétaires.

    Pourtant en lisant le livre “Les Placements de l’Epargne a Long Terme” que vous recommandez tous les deux, Jean-François de Laulanié évoque des ratios d’obligations beaucoup plus bas puisqu’il indique 9% pour 10 ans, 5% pour 15 ans, et même 0% au-delà de 20 ans comme placement “idéal”.

    En toute logique je me dis que ce n’est pas un hasard si vous et Philippe Proudhon êtes arrivés aux mêmes conclusions sur ce ratio d’obligations/monétaire, néanmoins je n’arrive pas à trouver d’explication sur le pourquoi avoir augmenté ce ratio jusqu’à 30%. Je comprends bien sûr qu’une partie cache est primordiale afin de pouvoir profiter des “bonnes affaires”, mais 30% me paraissent disproportionnés pour juste couvrir ce besoin là.
    Du coup je me dis que je dois certainement louper quelque chose….

    Cette question me turlupine d’autant plus que nous somme à une époque où les assurances-vie (i.e. le principal vecteur d’achat d’obligations pour les particuliers) ne rapportent presque plus rien.

    En vous remerciant par avance 🙂
    Steve

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    • Bonjour Steve,

      Je pense que ça vient du fait que le raisonnement de J-F De Laulanié est le raisonnement purement théorique / mathématique sur du backtesting de rendement des placements.

      Le notre avec Philippe intègre la psychologie de l’investisseur qui va piloter son patrimoine et pouvoir effectuer tel acte (éventuellement contreproductif) à tel moment dans sa gestion : par exemple, difficile de ne pas faire de bêtise et de faire les bons choix en plein krach boursier si on n’a pas un matelas obligatoire à côté qui ne baisse pas pour se sentir serein

      Après, 30% c’est un ordre de grandeur. Quand le patrimoine grossit, on peut aussi commencer à raisonner en valeur absolue sur ce montant obligataire.

      Aujourd’hui, en ce qui me concerne, avec la bourse qui a beaucoup monté depuis l’article qui date du début de la crise Covid, je suis plutôt autour de 20% sur la partie obligataire. Que je ne cherche pas à rééquilibrer à la hausse vu les faibles rendement actuels des fonds euros et assimilés.

      Répondre

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