Petite pensée de février : Quand on a un objectif ou un rêve, il faut savoir prendre du plaisir sur le chemin qui y mène.

Quand on a des rêves ou des objectifs ambitieux, une erreur classique consiste à ressentir la période qui permet de les atteindre comme une privation, une sorte d’apnée forcée.On peut classer les gens en 4 cadrans selon leur relation au plaisir immédiat et aux bénéfices futurs (attachement au sens). Bien sûr, nous ne sommes pas 100% du temps dans le même des 4 cadrans, et oscillons entre les 4 selon les circonstances et ce que nous faisons. Néanmoins, pour chacun d’entre nous, tout du moins pour une période donnée de notre vie, il y en a forcément un qui prédomine.

Dans le 1er cadran, Le « défaitiste* » est dans une optique de renoncement au plaisir immédiat ET de renoncement aux bénéfices futurs. Il vit dans le passé, la complainte, ou la résignation, et ne profite pas de la vie.

Dans le 2nd cadran, le « viveur*» va multiplier les activités et décisions du type « plaisir immédiat/préjudice futur ». Il abuse des plaisirs immédiats sans penser au futur : l’étudiant qui abuse des soirées (éventuellement arrosées) et rate ses études, le gros fumeur etc.

Au sein du 3ème cadran, le « fonceur* » va quant à lui être à l’opposé et multiplier les activités et décisions du type « préjudice immédiat/bénéfice futur ». Il diffère et sacrifie en permanence son plaisir présent pour un bénéfice futur. C’est l’étudiant qui a choisi de s’orienter vers une matière qu’il n’apprécie pas pour avoir un métier rémunérateur à la sortie. C’est encore le carriériste qui néglige sa compagne ou ses enfants qu’il aime pour un travail qu’il n’apprécie au final pas réellement.

Enfin, le « bienheureux* » arrive à tendre vers le 4ème cadran « plaisir immédiat/bénéfice futur ». Il est celui qui arrive à concilier PLAISIR (BENEFICE PRESENT) et SENS (BENEFICE FUTUR). C’est l’étudiant qui a choisi des études dans un domaine qui lui plaît et le conduira à un métier qu’il saura apprécier. C’est aussi l’amoureux qui sait apprécier tendrement le moment où sa compagne lui raconte (longuement) sa journée, ses émotions, ou ses interrogations (bref lorsque celle-ci ressent profondément ce besoin tant féminin de lui parler 😉 ) , tout en sachant qu’il contribue ainsi à l’épanouissement de celle-ci, l’aide à progresser ou à se « sentir mieux ». C’est encore l’institutrice qui prend plaisir chaque journée qu’elle passe à enseigner, tout en sachant qu’à force de volonté elle va faire progresser ses élèves. C’est enfin le bénévole qui prend plaisir à s’investir dans une action de charité etc…

Recourir de façon prédominante aux cadrans du viveur ou du défaitiste ne permet en général pas d’atteindre ses plus grands objectifs, et c’est une mauvaise route à emprunter pour qui compte un jour réaliser ses rêves.

Le cadran du fonceur peut permettre de les atteindre, mais parfois à un prix trop élevé et aux dépens de sa propre satisfaction. Pour ceux qui fonctionnent en prédominance sur ce cadran, il est bon d’apprendre à se réorienter et se positionner plus souvent dans le cadran du « bienheureux ». En effet, comme son nom l’indique, se placer plus souvent dans ce dernier cadran renforcera notre impression de satisfaction personnelle et de bonheur.

La prochaine fois que vous vous efforcez d’atteindre un objectif difficile ou de longue haleine, essayez ainsi de ne pas ressentir le chemin qui y mène comme une apnée forcée, et la concrétisation de l’objectif comme l’éphémère moment de soulagement correspondant à la reprise de respiration après avoir sorti la tête de l’eau.

A la place, essayez de prendre du plaisir sur le parcours qui mène à l’objectif, par exemple en vous représentant plutôt ce chemin comme l’acte d’amour, et la réalisation de l’objectif final comme l’atteinte de l’orgasme…

PS : désolé pour la métaphore choisie pour conclure cet article… C’est sûrement à cause des jours qui commencent à rallonger (si si depuis 2 jours) que ma libido me joue des tours… 😉

Comme d’habitude, finissons avec des extraits des livres en lien avec la thématique du jour :
« Certes, une fois atteint, ce but d’enrichissement permet une liberté de choix de vie qui fait sens pour moi, mais ce n’est à mon avis pas suffisant. Il faut savoir aussi apprécier le chemin qui y mène : j’ai la chance d’être né avec quelques prédispositions pour allouer le capital, j’aime beaucoup réfléchir à ces problématiques, j’ai envie de m’améliorer en permanence, et je prends plaisir à l’atteinte du maximum de compétences dans la démarche, car je la conçois également comme un défi intellectuel. Et cette compétence, elle devient justement plus pointue, tout en étant atteinte plus facilement, lorsqu’on apprécie le chemin qui mène à l’objectif. Entre autres bienfaits, apprécier le parcours conduit ainsi à maintenir une motivation constante, à continuer à se former spontanément dès qu’on en a l’occasion, et être au final plus productif dans ses choix d’investissement. », Préambule d’Investir en bourse : styles gagnants, styles perdants, page 11.

« Il ne s’agit surtout pas de parvenir à fuir la « course des rats » de la masse, pour finir par recréer votre propre course des rats de l’investisseur que l’on pourrait imaginer ainsi : se donner un objectif de patrimoine net → se priver de tout → avoir + à investir pour y arriver + vite → se fixer un nouvel objectif de patrimoine + élevé → Continuer à courir.
Vous devez donc savoir vous verser des dividendes à partir de l’entreprise « vous-mêmes » en vous octroyant un budget plaisir », Construisez et gérez votre patrimoine avec succès, page 47

* Les termes « défaitiste, viveur, fonceur, bienheureux » et la conceptualisation des 4 cadrans sont empruntés à Tal Ben-Shahar, professeur à Harvard. Si vous voulez allez + loin, vous pouvez visionner cette vidéo où il théorise les 4 cadrans avec des hamburgers… Oui oui des hamburgers ! 😉

Ce billet a été initialement publié sur la page Facebook Les Livres de JulienDelagrandanne et qui étendent des principes évoqués dans mes livres à des domaines allant au-delà de l’investissement. Vous pouvez vous inscrire sur la page pour suivre les prochains articles.

Pour aller plus loin sur ce thème :
– le livre de Tal Ben Shahar :

– L’alchimiste, conte philosophique de Paulo Coelho qui reprend en partie de ce message :

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