Le 3ème style gagnant en bourse

Les outsiders est un livre consacré à l’allocation de capital en bourse. Suivre les meilleurs manageurs alloueur de capital peut être une stratégie gagnante en bourse.

Suite à ma lecture du livre The Outsiders: Eight Unconventional CEOs and Their Radically Rational Blueprint for Success (le livre n’est disponible qu’en anglais), je vous livre mon résumé et mes réflexions sur un potentiel 3ème style gagnant pour investir en bourse. Il pourrait en effet être adopté pour compléter leur portefeuille par ceux qui ne trouvent pas totalement leur bonheur dans les 2 styles gagnants présentés dans Investir en bourse : styles gagnants, styles perdants, par exemple :

– Ceux à qui le style Value conviendrait mais qui manquent de compétences d’analyse.

– Ceux à qui le style GARP conviendrait, mais qui ne trouveraient pas assez de valeurs éligibles au PEA correspondant à ce style, et qui aurait par ailleurs un Taux Marginal d’Imposition élevé pénalisant fiscalement la détention de titres GARP US lors de la distribution des dividendes. En effet, ces entreprises dirigées par des Outsiders étant maîtres en allocation de capital, elle préfèrent trouver des business dans lesquels investir (en se focalisant avant tout sur un ROI élevé contrairement à beaucoup d’entreprises classiques) plutôt que de distribuer un dividende.

Au delà des particularités des 8 personnalités étudiées, le livre met en lumière l’importance de l’allocation du capital et d’un management agissant rationnellement. Quand on confie notre capital à quelqu’un, on espère qu’il en fera une utilisation rationnelle et intelligente préservant nos intérêts. Intuitivement, on se dit d’ailleurs qu’on ne confierait pas notre argent à quelqu’un qui n’en prendrait pas soin : et pourtant c’est ce que font la plupart des investisseurs en bourse, souvent inconsciemment.

Dans beaucoup d’entreprises, le capital est en effet alloué d’abord dans l’intérêt des managers (par exemple s’ils ont des bonus sur un  développement du chiffre d’affaires) plutôt que de celui des propriétaires : les acquisitions effectuées à prix d’or en haut de cycle qui ont dû être dépréciées quelques années après, (détruisant de la valeur pour l’entreprise) se comptent ainsi par milliers. Avec ces fameux outsiders (et avec les managements qu’on doit s’employer à rechercher), ce ne sera pas le cas : on pensera avant tout à la pérennité de l’entreprise, on pensera très long terme, on cherchera à augmenter le bénéfice et les cash-flows par action (et non les cah-flows tout court…), et tout projet de développement sera examiné à la lumière de son retour d’investissement (et abandonné s’il est trop faible).

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Résumé et commentaire du livre The Outsiders

Voici le résumé et commentaire du livre The Outsiders: Eight Unconventional CEOs and Their Radically Rational Blueprint for Success que j’ai posté sur Amazon :

Une des façons dont Warren Buffett a adapté le style Benjamin Graham de l’investissement a été (outre l’étude des “moats”) de prendre en compte la capacité de l’équipe de direction d’une entreprise à allouer rationnellement le capital. La pierre angulaire de cette stratégie consiste à investir dans des actions d’entreprises aux côtés d’équipes de gestion qui ont compris comment allouer ce capital de la manière la plus avantageuse.

Cet accent mis sur ces compétences particulières de PDG atypiques est le sujet principal du livre. L’auteur, W.Thorndike, part de huit études de cas de ces gestionnaires exceptionnels qui ont su sortir des sentiers battus en prenant des décisions d’allocation de capital, et ont au final récompensé leurs actionnaires avec d’excellents taux de rendement sur le long terme. Ces PDG ont eu besoin pour cela d’un état d’esprit différent de celui enseigné dans la plupart des écoles de commerce, et d’avoir su ignorer l’impératif institutionnel (cette dernière qualité étant d’ailleurs une de celles que Buffett attribue aux bons dirigeants).

Plutôt que de se concentrer sur la gestion opérationnelle quotidienne, ils ont laissé une très large autonomie à leurs équipes et entités opérationnelles (décentralisation extrême, peu de personnel dans le headquarter etc.). En revanche, les décisions d’allocation de capital étaient quant à elles la tâche principale du CEO et ces décisions sont bien à la seule main du dirigeant (centralisation extrême).

Une lecture attentive de ce livre vous aidera à mieux identifier les PDG actuels qui partagent le même état d’esprit que les gestionnaires à succès présentés dans le livre, et pourra donc vous aider en tant qu’investisseur.

A conseiller fortement aux investisseurs passionnés (en bourse notamment), qui choisissent avec sérieux et passion les entreprises dans lesquelles ils investissent.

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Le 3ème style gagnant consisterait alors à identifier les entreprises organisées de telle sorte, avec à leur tête un alloueur de capital potentiellement hors-pair, et de détenir les titres correspondant dans une sous-partie du portefeuille (il me semble en effet que pour la plupart des investisseurs, ce style ne sera pas adapté pour être appliqué la totalité d’un portefeuille).
Outre le très connu Berkshire Hathaway organisé ainsi, on peut chercher en plus petit du coté de Alleghany, Markel, Leucadia, Fairfax, Loews etc.

On peut aussi penser aux holdings de John Malone.

 

2 réflexions au sujet de “Le 3ème style gagnant en bourse”

  1. Bonjour Julien,
    J’ai acheté vos deux ouvrages. notamment celui sur les styles gagnants ou perdants en bourse,

    J’ai trouvé hier votre article sur le troisième style, correspond-il à ce que j’ai lu sur le rendement à l’actionnaire, shareholder yield?

    Répondre
    • L’article que j’ai appelé “3ème style gagnant” (le titre est peut-etre un peu trop marketing, car comme je le dis il est difficile d’avoir un PF composé uniquement de ce genre de Sociétés, par contre on peut en glisser qqs une sur une partie du PF) sur les Outsiders rejoint en partie la notion de rendement de l’actionnaire, puisqu’on cherche bien à le maximiser dans ses Sociétés avant toute autre considération.

      Mais il y a en + une focalisation sur le management : il est atypique dans le sens où il se concentre sur l’allocation de capital, le rendement par action, avant de s’occuper des aspects opérationnels. Il ne cherche pas à se mettre en lumière ou faire grandir à tout prix la Société quand ça detruit de la valeur pour faire la une des Magazines etc. En gros, ce sont de bons investisseurs en bourse qui sont devenus Directeur d’entreprise, plutot que de bons ingénieurs ou marketeurs qui en ont pris la tête.

      Or, Benjamin Graham disait qu’un investisseur doit raisonner comme un dirigeant de business (c’est ce que nous essayons de faire quand nous investissons en bourse avec un style gagnant : il est en effet fondamental de comprendre qu’un investisseur, même avec un faible capital, doit raisonner comme un entrepreneur), et qu’un dirigeant de business doit raisonner comme un investisseur (c’est ce que font ces Outsiders, et ils sont plutôt l’exception que la norme).

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