Petit cours d’analyse financière d’une entreprise en bourse en 3 méthodes rapides

Comment faire une analyse financière ou une analyse boursière ?

Comment analyser une entreprise en bourse ? Ce ne serait sûrement pas assez d’écrire un cours d’analyse financière voire un livre pour répondre exhaustivement à cette question… Mais pour trouver une pépite, il faut souvent retourner beaucoup de pierres. Ainsi, les 3 méthodes d’analyses rapides ci-dessus devraient permettre de faire un premier tri, et de mettre déjà  quelques pierres de coté avant analyse plus approfondie.

Analyse de titre boursier.

La méthode de selection des titres en bourse de William Higgons

William Higgons est le gérant du fonds Indépendance & Expansion, que je décrivais dans cet article précédent comme l’un des 4 meilleurs gérants de fonds français dont il était ingénieux de s’inspirer.

Dans l’interview qu’a réalisée mon ami Tanguy Caradec de ce gérant, il résume sa méthode d’analyse financière en quelques lignes :

Après analyse de plusieurs titres bourisers, il suffit donc d’acheter les titres :

  • qui ont une forte décote par rapport au prix sur cash-flow du marché,
  • une bonne rentabilité des fonds propres,
  • une marge d’exploitation supérieure à 5%,
  • Et qui n’ont pas perdu 20% par rapport à l’indice depuis 12 mois.

Après, une fois de temps en temps il y a une réflexion intelligente du genre si vous vendez des DVD de jeux sur PC, il y a des chances que votre marché disparaisse dans trois ans au profit du téléchargement et cela explique assez bien pourquoi la valorisation est faible. Mais c’est rare que vous ayez des éclairs de génie. La vérité est que si vous prenez une vingtaine de valeurs et testez la validité de votre théorie, il y aura des valeurs qui ne marcheront pas mais dans l’ensemble vous battrez l’indice.

Ainsi, avec seulement 4 critères quantitatifs, peu d’analyses qualitatives, et en prenant un panier de valeurs répondant à ces critères et non une seule, il y a moyen de déjà faire un 1er tri rapide et efficace.

La méthode d’analyse financière d’Edgar Wachenheim III

  • 1. Regarder d’abord et toujours en premier lieu le bilan. En effet, un investisseur fait de l’argent grâce au compte de résultat, mais c’est grâce au bilan qu’il survit !

Il faut ici regarder les signes de forces bilancielles. Les ratios financiers de dette/equity, liquidités, taux de dépréciations, pratiques comptables, dettes sociales (santé, retraite), actifs cachés, et dettes entrent ici en considération.

S’il y a une raison d’arrêter l’analyse à ce stade, notamment le niveau de dette relativement aux actifs ou aux cash-flows, l’analyse s’arrête là et ne va pas plus loin

  • 2. Si l’étape du bilan a été passée, il étudie quelques éléments au sujet du management.

Il essaie d’évaluer sa compétence, sa motivation, et si sa stratégie fait sens. Il examine également sa réputation passée, en comparant ses déclarations passées à la suite des événements. Il est conscient que l’évaluation d’un management est une tâche difficile pour deux raisons :

– Les managers les plus charismatiques et les plus impressionnants, ou qui savent le mieux parler aux investisseurs, ne sont pas forcément les meilleurs et inversement.

– Les bons ou mauvais résultats financiers d’une entreprise sont toujours attribués au management par l’opinion, mais en réalité assez souvent fortuits. L’opinion peut donc être bernée par le hasard en donnant du crédit à un management pour des bons résultats et vice-versa.

Même si Edgar Wachenheim ne le précise pas dans sa méthodologie d’analyse boursière, j’ajouterais bien pour ma part qu’en étudiant le management il est utile de regarder comment il est incentivé. Est-il intéressé de façon identique à l’actionnaire (en résultat par actions) ? Ou a-t-il un salaire fixe, indexé sur le chiffre d’affaires ? Se sert-il bien indépendamment de ses résultats ou non etc. ?

  • 3. Etudier ensuite les fondamentaux du business de l’entreprise.

C’est l’étude qualitative des forces clés au travail : la qualité des produits et services, réputation, compétiteurs et protection vis-à-vis des futurs compétiteurs, ruptures technologiques possibles, structure de coût, opportunités de croissance, capacité à augmenter ses prix, intensité capitalistique, dépendance à la santé économique générale, dépendance à la régulation, retour sur capital.

  • 4. A partir de l’opinion formée en 3, faire un modèle de prévision des cash-flows et bénéfices futurs.

A partir de ce modèle, en appliquant un multiple de valorisation (différent selon la qualité de la Société), on est en mesure d’en faire une évaluation.

Ainsi, quand on regarde cette méthode d’étude, on a l’impression d’une méthode plutôt longue et structuré. Mais elle peut être rapide dans une optique de retourner des pierres et d’écarter les mauvaises. En effet, remarquez que seules quelques-une des entreprises étudiées arriveront jusqu’à l’étape 4. La méthode d’Edgar Wachenheim consiste en effet en une élimination progressive (comme un tournoi) et beaucoup d’entreprises inintéressantes s’arrêteront au 1er ou au 2e tour…

Une méthode pour retourner beaucoup de pierres en trouvant parfois quelques pépites.

On dit que pour étudier une action d’une entreprise, il faut commencer par lire son rapport d’activité. Mais avez-vous pensé à ne lire que les notes de bas de page d’un rapport d’activité ?

C’est souvent là que se nichent les choses intéressantes. Aussi bien des acrobaties comptables ou financières qui nous font éliminer tout de suite la Société que des actifs bien cachés très intéressants. D’ailleurs, même sur un rapport que je vais ensuite lire normalement, j’aime bien commencer d’abord par là !

Si vous voulez jeter un oeil à beaucoup de rapports d’activités sans y passer des heures, c’est une technique à garder en mémoire, et qui peut permettre de trouver l’opportunité qui se nichait là que comme une aiguille dans une botte de foin (oui le foin, le bon sens paysan essentiel en bourse… 😉 )

Conclusion.

Donner une méthode d’analyse des entreprises en bourse est compliqué, donc le titre de l’article qui prétendait donner une méthode rapide était un peu prétentieux. Mais il donne quelques pistes pour vous aider à dénicher  des diamants sous les nombreuses pierres que vous aurez à retourner.

Car si un investisseur prétend qu’il a une formule toute faite pour analyser une action, c’est qu’il ne comprend pas comment analyser les actions…

 

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2 réflexions au sujet de “Petit cours d’analyse financière d’une entreprise en bourse en 3 méthodes rapides”

  1. J’ai aussi lu Wachenheim et je partage quelques citations notées au fil de ma lecture:
    “At any one time, the price of a stock reflects the weighted opinion of the majority of investors. But most individuals and most investors simply end up being followers, not leaders.”

    “Surrounded by negative news, investors tend to make irrational and expensive decisions that are based more on emotions than on fundamentals”
    “My strategy is to purchase shares in anticipation of a positive change and then, normally, to sell the shares when the change occurs and is largely discounted into the price of the shares.”

    “I like to invest in strong and growing companies whose shares are temporarily depressed by understandable and solvable problems. However, I usually shy away from investing in weak companies that are suffering from problems that stem from their weakness”

    “Because we believe that information reduces uncertainty, we try to gather as much information as possible”

    “A shareholder makes money off the income statement, but survives off the balance sheet”

    “Normally, our valuation si based on a multiple of projected earnings. I simply use a 15 PE ratio for companies of average quality and growth potential.”

    “I draw a large distinction between the correctness of my decisions and the outcome of my decisions. I do my best to make decisions that make sense given everything I know, and I do not worry about the outcomes.”
    “The competence, motivation, and character of management often are critical to the success or failure of a company”

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  2. Excellent article, c’est vrai que beaucoup de personnes se lancent sur les marchés financiers en pensant qu’ils vont se transformer en loup de wallstreet en occultant le fait qu’il s’agit “d’un environnement hautement instable et dans lequel chaque mouvement représente un risque” . J’en est personnellement fait l’amère expérience. Mais depuis j’ai acquis suffisamment de recul pour adopter une approche analytique de la chose et considérer la gestion du risque. Compétence indispensable pour se faire sa place dans cet univers impitoyable.

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