La valorisation d’entreprise : un exercice délicat
La valorisation d’entreprise est un exercice délicat et difficile. Obligatoire pour bien investir en bourse, et si des approximations sont admises et nécessaires, toute erreur grossière dans la valorisation peut se traduire par un investissement désastreux… Or, bien connaître son ennemi aide à l’éviter au mieux…
Les erreurs les plus fréquentes en valorisation d’entreprise.
1. L’actif net comptable.
Ne se baser que sur l’actif net comptable pour justifier un achat en oubliant la capacité bénéficiaire.
2. Les Moyennes de méthodes
Elle peut conduire à combiner des méthodes qui font des hypothèses incompatibles entre elles (exemple : continuation de l’activité vs. liquidation de la Société)
3. Le PER.
Il ne tient pas compte de la situation financière de l’entreprise. Un excès de trésorerie augmente mécaniquement le PER. À l’inverse, un excès d’endettement conduit à la diminuer. Comme un investisseur recherche des PER le + bas possible , l’analyse par le PER est une méthode qui sous-estime une entreprise financièrement saine et favorise une entreprise endettée.
4. Confusion entre valeur d’entreprise et valeur des actions .
Une mauvaise utilisation des deux conduit à comparer des pommes et des poires dans des situations de comparaison de Sociétés entre elles.
5. L’absence ou l’insuffisance d’analyse stratégique.
Il faut comprendre l’origine des performances actuelles et estimer celles à venir. Projeter le passé ne fonctionne jamais, il faut comprendre le pourquoi !
Cela revient à une analyse approfondie des moats et avantages concurrentiels.
6. Les prévisions de cash-flow irréalistes
Extrapoler mécaniquement les flux du passé sans comprendre comment ils ont été acquis, penser que le niveau des marges ne bougera pas sur la tirer, sous-estimer les besoins en investissement et l’influence de la variation du BFR, sont autant de paramètres conduisant à des cash-flows irréalistes, et donc une valorisation d’entreprise erronée.
7. Approches DCF : les erreurs de calcul de la valeur terminale
8. Détermination du taux d’actualisation
Taux sans risque + prime de risque de marché + prime spécifique à la qualité de la société
Garder à l’esprit cette décomposition permet habituellement de ne pas faire d’erreur dramatique sur l’ordre de grandeur pertinent du taux d’actualisation.
On trouve parfois des taux d’actualisation tenant compte de leviers financiers (WACC…) mêlant levier opérationnel et levier d’acquisition. Autant le levier financier opérationnel peut traduire une logique sectorielle de financement des investissements (sous réserve qu’il ne soit pas hors marché), autant le levier d’acquisition n’influe pas sur la valeur d’une entreprise (bien que la qualité de l’acquéreur et celle de la cible entrent en ligne de compte).
Acheteur et vendeur ajusteront le taux à leur avantage pour aboutir à la valorisation d’entreprise.
9. La mauvaise utilisation des comparables
Comparer des entreprises réellement comparables : taille, métier, rentabilité etc…
Utiliser le même multiple pour 2 sociétés sous prétexte qu’elles sont dans le même secteur d’activité alors que l’une a un ROIC de 20% et l’autre de 8% est une aberration…
Non prise en compte des synergies.
10. Évaluation des entreprises nouvelles ou en difficulté
L’incertitude peut-être ici un facteur positif plutôt que négatif.
Je remercie bibike qui m’a mis le doigt sur l’article dont est inspiré ce Top 10 en le mentionnant sur le forum Devenir Rentier. Et j’encourage les plus motivés par l’analyse financière à aller le lire dans sa version non-résumée ici.
En espérant qu’il vous aidera donc vos évaluations de valorisation d’entreprise !
Les livres de Julien Delagrandanne :
Merci Julien pour cet article.
Suggérez-vous une méthode/formule/site internet pour calculer la valeur intrinsèque d’une entreprise et de ses actions?
Merci de votre réponse
Nicolas