Faut-il s’inspirer de la réussite des entrepreneurs célèbres ? Pas si évident !

S’inspirer de la réussite des entrepreneurs célèbres en étudiant leur biographie : oui, mais…

Dans la vidéo du jour, on va se demander s’il faut s’inspirer de la réussite des entrepreneurs célèbres, et de leur biographie. Et ben évidemment, on peut penser qu’il faut se dire oui tout de suite et on va voir que finalement, la réponse n’est peut-être pas si évidente que ça et qu’il y a quelques subtilités à appréhender avant de dire franco que, bien sûr, il faut s’inspirer de la réussite des entrepreneurs célèbres.

Un entrepreneur célèbre : Bill Gates.

Le premier élément qu’on va voir, c’est qu’on va se demander la chose suivante :

Est ce que la réussite par exemple de Bill Gates, que tout le monde connaît à travers Microsoft, ne tient-elle pas plus à la chance qu’à autre chose ?

C’est comme ça qu’on va introduire la vidéo. Juste avant de vous rencontrer un peu, cette histoire de Bill Gates et de peut-être que, finalement, sa réussite est simplement due à un facteur chance, je vous rappelle ma sortie récente du livre L’allocateur Rebelle. C’est un roman pour lecteurs de non-fiction et qui devrait intéresser les entrepreneurs puisque c’est l’histoire d’un jeune entrant dans la vie active qui rencontre son mentor, mentor fortement inspiré de Warren Buffet. Et donc à travers une histoire fictive avec des rebondissements, on va pouvoir tout en lisant de façon assez détendue, emmagasiner des leçons d’entrepreneuriat, de bourse de par ce fameux mentor.

Alors oui, je disais Bill Gates, est ce que sa réussite n’est pas un peu due à la chance ?

Lakeside school : un coup de chance ?

Alors pourquoi je dis ça ? Parce que Bill Gates, en fait, en 1968, il a été dans un des seuls lycées qui était doté d’un ordinateur.

Donc c’était le lycée de Lakeside School. En fait, ça tient un peu à un hasard que ce lycée, à l’époque, soit un des seuls lycées doté d’un ordinateur.

Or, ce n’était pas une histoire de classes sociales, le lycée plus cher que le voisin, etc. C’était que ce lycée avait un prof de maths et de sciences qui était un ancien aviateur de la Seconde Guerre mondiale et qui accordait beaucoup d’importance à la pratique au-delà de la théorie. Ainsi, il pensait qu’il était important que les lycéens touchent l’un de ces fameux premiers ordinateurs que l’on avait à l’époque. Et ce fameux prof de sciences math du lycée il avait convaincu le Mother’s club, en fait, d’affecter les recettes de la kermesse, c’est à dire 3.000 dollars à l’époque, à l’achat d’un télétype modèle 30 de Général Electric, donc ordinateur de l’époque.

En plus, ce n’était même pas un achat vraiment complet pour le lycée. C’était en fait un achat en temps partagé. Finalement, le fameux concept de temps partagé ne date pas du 21ème siècle, mais avait déjà été appréhendé par ce fameux prof de maths du lycée de Bill Gates en 1968.

Calcul de probabilités.

Et donc en fait, on se retrouve en 1968 où Bill Gates, lycéen de 13 ans, a accès à un ordinateur à une époque, au lycée, là où même la plupart des universités américaines n’ont pas un seul ordinateur.

Donc, finalement, si on fait des stats :  on a 303 millions de jeunes en âge d’aller au lycée. En 1968, on a 18 millions à la loterie ovarienne un peu ont la chance d’être nés américains et il y en a 300 qui vont au lycée qui à la fois le côté visionnaire d’un prof de math et de sciences pour vouloir se doter d’un ordinateur d’une part et qui a assez de fonds pour l’acquérir s’autre part.

Donc, finalement, on part de 300 millions de jeunes en âge d’aller au lycée pour les 300 qui vont dans ce lycée-là. Donc, on est à une chance sur un million pour que Bill Gates se retrouve, dans ce fameux lycée.

D’ailleurs, Bill Gates lui-même a déclaré en 2005 que sans Lakeside School, il n’y aurait probablement pas eu de Microsoft derrière.

Un entrepreneur qui n’a pas eu le temps d’être célèbre : Kent Evans.

Par contre, l’histoire ne s’arrête pas là. On connaît les deux compères de ce fameux lycée de Lakeside School, les 2 entrepreneurs célèbres qui ont fondé cofondé Microsoft, à savoir Bill Gates et Paul Allen.

En fait, ce qu’il faut savoir, c’est qu’au départ, ce n’était pas un duo, mais c’était un trio puisqu’il y avait un troisième qui était tout aussi et tout aussi doué, qui s’appelait Kent Evans. D’ailleurs, Bill Gates  dit lui-même qu’il se souvient encore par cœur de son numéro puisque c’était l’époque où évidement on tapait sur le numéro et où on n’avait pas tout enregistré dans le répertoire comme aujourd’hui où on ne connaît plus aucun numéro par cœur.

Et ce fameux Kent Evans était au moins aussi doué que les deux autres par l’aveu même de Bill Gates dans des compétences de programmation. Par contre, il s’est tué dans un accident de montagne pendant ses années de lycée…

Or, se tuer dans un accident de montagne aux Etats-Unis quand on est en âge d’aller au lycée a une probabilité de 1 sur un million, puisqu’il y a environ dix-huit accidents par an. Donc en fait, on voit que finalement, la chance ou la malchance peut affecter un peu les réussites entrepreneuriales.

 

La façon dont vous devez juger le succès.

C’était pour essayer de faire un peu l’anecdote, pour pouvoir vous dire que finalement en entrepreneuriat que comme en investissement, avant de passer à la suite, il faut bien penser quand vous jugez le succès (ou les échecs) , le vôtre comme celui des autres que :

Finalement, rien n’est aussi bon ou aussi mauvais que cela paraît à première vue.

Je précise que j’ai tiré cet exemple du livre Psychology of money pour rendre à César ce qui appartient à César et faire honneur à l’auteur.

S’inspirer ou non des entrepreneurs et investisseurs célèbres ?

Donc, si on reprend notre question initiale, est ce qu’il faut s’inspirer en entrepreneuriat ou en investissements, notamment en entrepreneuriat, des réussites des entrepreneurs célèbres ?

Alors il faut avoir cette vision relative, c’est à dire qu’il y a certains succès qui doivent beaucoup à la chance. Est-ce que Bill Gates aurait eu le même succès sans se hasard d’avoir été dans quasi le seul lycée qui était doté d’un ordinateur en 1968 ? Et d’y avoir pu développer dès l’âge de 13 ans ses compétences de programmation, ce n’est pas sûr…

Il y a également un certain nombre d’échecs et on peut prendre le contre-exemple qui doivent plus à la malchance qu’à une pure mauvaise exécution.

Facteurs chance et risque

Alors le problème dans tout ça, c’est que ces facteurs chance et risque, ils sont très difficiles à quantifier.

Quelle est la part de risque et de chance dans une réussite ou un échec par rapport à la part de côté visionnaire, d’intelligence et de bonne stratégie ou de mauvaise exécution ? Ce n’est pas évident.

Alors du coup, comme on a du mal à quantifier, on attribue souvent une bijection entre succès et réussite, d’une part, et entre échec et mauvaise exécution d’autre part.

Là où ça va se compliquer, c’est que vous, en tant qu’entrepreneur, qui avez ces exemples qui sont inspirants de gens qui ont réussi, vous allez vouloir reproduire le schéma :

  • C’est à dire que vous voyez quelqu’un qui a eu du succès et vous allez avoir envie de faire pareil.
  • Vous voyez quelqu’un qui a conduit à un échec. Vous allez dire ce qu’il a fait, il ne faut surtout pas le faire.

Sauf que vous oubliez que dans tout ça, le facteur chance et risque ont joué un certain rôle !

Mark Zuckerberg, Facebook & Yahoo.

Je vais reprendre un autre exemple d’entrepreneur célèbre.

Les gens, souvent, disent que Mark Zuckerberg, le pdg fondateur de Facebook, est un génie quand il a refusé en 2006 l’offre de rachat par Yahoo de son entreprise pour 1 milliard de dollars.

Par contre, ces mêmes gens reprochent et critiquent Yahoo. Ils disent que Yahoo est trop bête d’avoir lui-même refusé une offre de rachat généreuse de Microsoft.

Le problème, c’est que les gens, quand ils disent ça, lorsqu’ils encensent Mark Zuckerberg et les autres qui critiquent Yahoo,  disent ça en connaissant la fin de l’histoire :

  • C’est à dire une qui a très bien fonctionné. Facebook en l’occurrence, qui a effectivement, plutôt que d’avoir été racheté pour 1 milliard de dollars, capitalise aujourd’hui en Bourse plusieurs centaines de milliards de dollars
  • Et l’autre Yahoo qui a périclité et qui n’a jamais retrouvé son lustre de la fin des années 90.

Par contre, si on se replace au moment de la décision, au moment où la  décision a été prise… Que ce soit de Facebook pour se faire racheter par Yahoo ou Yahoo pour se faire racheter par Microsoft,  finalement les situations étaient quand même très similaires à ces moments-là.

Donc, ce n’est pas si évident que ça d’en tirer des conclusions. Et si ce n’est pas évident que ça en tirer des conclusions, ça veut dire qu’il faut avoir une certaine prudence par rapport à ceux que vous admirez, d’une part, et également par rapport à ceux à qui vous évitez de ressembler parce qu’ils ont eu un certain échec d’autre part.

Moins de 100% des résultats sont attribuables aux efforts.

En fait, ce qu’il faut bien comprendre quand on répond à cette question faut-il s’inspirer des entrepreneurs célèbres ?

C’est que moins de 100% des résultats sont attribuables aux efforts.

Il y a à chaque fois une part de chance ou de risque qui a été pris, mais qui, finalement  a bien tourné, ou une part de malchance ou de risque qui était limité, mais qui a mal tourné.

Donc, en gros, 100% de vos résultats ne peuvent pas être attribués aux efforts et à l’exécution.

Sur un truc qui marche, c’est qu’il n’y aura pas 100% qui sont dus aux efforts. Il n’y’aura peut-être que 99% et 1% de facteur chance. Peut-être que 90, 80, 75%, c’est difficile à quantifier, mais ce qui est certain, c’est que ce n’est pas 100% qui est attribuable aux efforts.

Cas isolés de réussite d’entrepreneurs célèbres vs. patterns.

On peut quand même en tirer une conclusion, c’est qu’ il faut être vigilant quand on s’inspire comme entrepreneur qui a réussi d’un cas isolé et qui est pas forcément reproductible.

Par contre, quand on arrive à trouver ce qu’on appelle un peu des patterns, c’est à dire des schémas qui se répètent en fait,  là le facteur chance peut exister encore, mais on va dire la probabilité que ce soit dû à ça se limite.

S’il y a beaucoup de gens qui ont pris des schémas similaires à des époques différents ett que ça a fonctionné, ce sont des choses dont vous pouvez vous inspirer.

Aller au delà du 1er niveau de raisonnement.

Et cette vidéo, en fait, je l’ai fait aussi pour vous amener à réfléchir. J’aime bien faire de temps en temps des vidéos qui ne vous livrent pas des leçons toutes faites. Mais qui vous amènent un peu à réfléchir et à comprendre comment vous devez vous comporter en termes d’investissement, comme investisseur ou comme entrepreneur.

Que ce soit en investissement immobilier, en investissement, en bourse, en entrepreneuriat. Si vous voulez vous enrichir, atteindre une certaine indépendance financière comme j’ai pu le faire dans mon parcours et quand je côtoie des gens qui ont fait la même chose, un point commun, c’est que ce sont des gens qui ne restent pas dans le premier niveau de raisonnement, c’est à dire qui vont au deuxième ou troisième niveau de raisonnement.

Là, typiquement, c’est ce qu’on fait. Plutôt que de dire des entrepreneurs qui ont réussi, il faut faire pareil. Voilà, on essaie de relativiser, on essaie de voir, ben en fait voilà peut-être pas sur un cas isolé, mais quand ça se répète. Sinon, il y a un facteur chance.

Mon but est aussi de faire dépasser le 1er niveau de raisonnement et atteindre le 3eme ou 4eme niveau de raisonnement. Voir l’expérience du concours de beauté de Keynes à la fin de cet article pour bien comprendre de quoi il s’agit.

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4 réflexions au sujet de “Faut-il s’inspirer de la réussite des entrepreneurs célèbres ? Pas si évident !”

  1. Dans le cas de l’exemple de Bill Gates le fait d’être dans un lycée avec un ordinateur en 1968 c’est effectivement de la chance. Cependant et je pense que vous l’avez remarqué aussi, cela peut faire à mon avis un autre article, les personnes qui réussisses sont souvent des personnes qui provoquent la “chance”. C’est à dire elles essais de multiplier les possibilités de réussites. Comme exemple, celui qui veux réussir à trouver un meilleur travail ce renseigne sur la meilleure manière de ce présenter, multiplie les contacts avec des personnes qui potentiellement peuvent donner un travail dans le domaine recherché ou des conseils… etc
    Donc les personnes qui réussissent ont une attitude qui multiplie les possibilités de réponses positives pour la réussite de leur démarche. Je pense que c’est souvent cette attitude qu’il faut essayer d’imiter. Je ne connais pas l’histoire de Bill Gates mais il a du avoir comme beaucoup pour réussir cette attitude en plus de sa chance initiale.

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  2. Super article ! Je découvre davantage sur l’entreprenariat et j’aime beaucoup. Pour me lancer, j’ai lu un article deeric larchevêque fortune

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