Interview sur l’Indépendance financière – Julien Delagrandanne

Interview Indépendance financière de Julien Delagrandanne

 

L’indépendance financière, la bourse, l’immobilier, l’entrepreneuriat, les gourous de Youtube… Un journaliste de presse régionale, qui avait lu mes livres, m’a interviewé il y a quelques temps sur tous ces sujets. Comme l’interview a parfois dévié un peu en dehors de l’investissement, j’en ai extrait ici les questions pertinentes liées à l’investissement (et réadapté quelques-unes de mes réponses publiées qui avaient parfois été raccourcies ou tronquées) pour vous faire partager mes réponses à cet exercice original auquel je ne me suis que rarement prêté.

D’autant que les questions souvent du type “citez l’élément principal, citez 2 éléments, etc.” nécessitaient de réfléchir pour choisir le facteur déterminant sur un sujet donné dans mes réponses, et j’ai donc trouvé un certain intérêt à effectuer cet exercice, et donc à vous le faire partager. J’ai par ailleurs ajouté quelques notes renvoyant d’anciens articles développant certains points évoqués dans mes réponses : ce sera l’occasion pour mes nouveaux lecteurs de les découvrir.

 

Question : les prêcheurs de l’indépendance financière sont de plus en plus nombreux sur la toile ou Youtube. Qu’est-ce qui vous distingue des autres ?

Pour moi, les 3 principaux points qui peuvent me distinguer sont :

  • D’abord, de n’être pas exclusif sur la bourse, ou sur l’immobilier par exemple. Dans mon parcours vers l’indépendance financière, j’aurai utilisé les 3 piliers : immobilier, bourse, et un peu d’entrepreneuriat avec mes livres par exemple. Bien sûr, sur le chemin, le rôle relatif que chacun a joué a dévié face aux circonstances et à la pratique par rapport au plan initial que j’avais imaginé sur le papier. Note : cf la vidéo Devez-vous avoir préétabli votre plan vers l’indépendance financière dès le départ ? . Néanmoins, cela me semble un atout une fois que l’on arrive au bout du chemin, car tous nos oeufs ne sont alors pas dans le même panier.
  • Ensuite, l’autre point qui me différencie d’autres Blogueurs/Youtubeurs (surtout de ceux apparus ces dernières années), c’est que j’ai attendu d’avoir de l’expérience avant de commencer à “prêcher”. Je ne l’ai pas fait après 2 ans de gestion de portefeuille boursier ou seulement un an après avoir acheté 1 ou 2 appartements locatifs…
  • Enfin, et là encore ça s’applique d’autant plus si on compare à la génération apparue ces 2-3 dernières années, je n’ai jamais promis la lune ou vendu du rêve en cachant les efforts nécessaires, les difficultés qui seront forcément rencontrées sur le parcours, ni que parmi ceux qui s’aventurent sur ce chemin certains échoueront à aller au bout. Des résultats qui changent la donne pour vous en 10-15 ans oui, c’est possible ! Devenir rentier en 2-3 ans non !

Sur ces deux derniers points, je ne suis bien sûr pas le seul à avoir ces points différenciant, néanmoins j’ai l’impression que plus ça va, plus nous devenons une minorité !

Question : Citez moi 2 ou 3 façons de s’enrichir avec la bourse.

Je dirais qu’il y en a 2 :

  • Soit commencer par avoir de la chance dès le début ,  être conscient que nos gains ont été dus à la chance plutôt qu’à notre talent, et donc assez lucide pour se retirer  avant que le vent ne tourne, et ne pas retenter sa chance (car si on mise sur la chance, il est probable que l’on en ait pas 50 fois de suite). Note : cf. le biais du survivant.
  • Soit, être rationnel en toutes circonstances, patient, sans céder aux émotions. À long terme, cela devrait payer…

Ma réponse est bien sûr presque sarcastique sur le 1er point : vous vous doutez que ceux qui commencent en ayant un coup de chance en achetant une action (ou des cryptos ou autres) qui décuple en 1 ou 2 ans, sont très peu à avoir l’humilité d’attribuer leur réussite initiale au hasard plutôt qu’à leur supposé talent inné…

Question : Si vous deviez citez un avantage et un inconvénient de la voie boursière par rapport à la voie immobilière pour atteindre l’indépendance financière, quels seraient-ils ?

La bourse nécessite d’avoir déjà accumulé un certain capital avant que les résultats ne pèsent véritablement, contrairement à l’immobilier qui pour celui qui a accès au crédit permet de se constituer un patrimoine avec un fort effet de levier.

À l’inverse, la bourse a l’avantage de ne pas avoir de contrainte d’échelle : à expertise égale, cela ne prendra guère plus de temps de gérer un portefeuille boursier d’1 million d’euro qu’un portefeuille de 10 000 €. En revanche, entre gérer 100 appartements et 1 appartement, ce n’est pas tout à fait la même chose (et ce, même en déléguant la gestion à une agence, car il y aura toujours des moments nécessitant votre intervention pour trancher telle ou telle décision, etc.)

Question : Et si vous deviez citez une différence entre la voie immobilière et la voie entrepreneuriale, quelle serait-elle ?

Plus de potentiel d’atteindre des sommets pour la voie entrepreneuriale, mais beaucoup moins d’élus proportionnellement à ceux qui s’y essayent par rapport au taux de réussite de ceux qui s’essayent à l’immobilier.

Question : Pourquoi ?

En fait, il y a deux manières d’utiliser la voie entrepreneuriale, et elles sont à des échelles totalement différentes :

  • Créer sa start-up et la revendre quelques années après. En ratio gain réalisé / nombre d’années nécessaire, c’est imbattable : hors héritiers, la plupart des jeunes multi-millionaires d’une trentaine d’année ont suivi cette voie-là. Par contre, ce que l’on ne voit pas toujours, c’est le phénomène de biais du survivant : pour un qui a réussi et dont vous allez entendre parler, combien dont vous n’avez jamais entendu parler ont essayé ? Combien ont consacré beaucoup d’heures de travail, et voyant que les résultats ne venaient pas ont ensuite fait une croix sur leur rêve et sont rentrés dans le rang ? C’est pour cela que je disais précédemment que l’investissement immobilier, qui est une mini-façon d’entreprendre, n’avait pas le potentiel d’aller aussi haut que l’entrepreneuriat en tant que tel, mais laissait en revanche moins de monde sur le bord de la route.
  • Créer une activité passive, dont les revenus seront indépendants du temps qui vous y passez, en parallèle d’un job salarié. Le but est d’avoir une activité complémentaire qui se situe dans un bon cadran du cash-flow au sens de Kiyosaki, en parallèle de l’activité salariée qui est quant à elle dans un mauvais cadran. Cette activité ne sera pas là pour être revendue, elle sera plus simple à mettre en place que la création d’une start-up : vous n’aurez pas de chef comme en tant que salarié ni n’aurez à être le chef comme si vous aviez créé une start-up dans le but de la revendre avec plus-value. Elle pèsera plus ou moins dans votre atteinte de l’indépendance financière, mais elle aura en tout état de cause l’avantage de vous créer quelques revenus passifs indépendants de la bourse et l’immobilier. C’est par exemple ce que j’ai fait avec mon blog d’abord, puis l’écriture de mes livres ensuite.

Question : on a fait la comparaison bourse-immobilier puis entrepreneuriat-immobilier, il reste la comparaison bourse-entrepreneuriat…

Là, j’aurais envie de ne pas faire cette fois-ci une comparaison entre les deux, mais plutôt une liaison. Il y a d’importantes similitudes entre investisseur et entrepreneur. Un investisseur en bourse doit être capable de raisonner comme un entrepreneur : comprendre comment les business sous-jacent aux actions de son portefeuille gagnent de l’argent, leur rentabilité, leur position concurrentielle.

Un entrepreneur doit quant à lui allouer intelligemment son capital vers les projets à plus fort ROI (Return of Investment) pour ne pas faire de la croissance destructrice de valeur.

Un entrepreneur doit avoir un Net Promoter Score élevé pour ses produits s’il veut réussir, comme une entreprise en bourse qui aura des clients accrocs à ses produits sera intéressante du point de vue de l’investisseur. Bref, il y a beaucoup de parallèles entre entrepreneur et investisseur. Ces d’ailleurs pourquoi ce blog qui s’appelle Mes Investissements a aussi une rubrique importante sur l’entrepreneuriat.

De quoi es-tu le plus fier ?

Question difficile. Je vais m’en sortir par une pirouette. Je dirais que ce dont je suis le plus fier, c’est peut-être le principe de parrainage caritatifs mis en place sur le blog sur les comptes bancaires, comptes en bourse ou assurances-vie que je possède. J’ai grâce à mon audience pas mal de filleuls potentiels, et je reverse mes primes parrains à une association caritative en fin d’année. Comme je l’explique sur mn blog, c’est du gagnant-gagnant-gagnant. Chaque fois que je fais mon don en fin d’année, je suis très fier d’avoir pensé à cela et l’avoir mis en place.

NDLA : le principe des parrainages caritatif et la liste des intermédiaires concernées sont détaillés ici.

Question : merci pour ces réponses intéressantes. Des projets pour les prochains mois ? Un nouveau livre ?

Oui, un projet. J’en ai toujours au moins un sur le coude. Mais un peu plus difficile à faire accoucher que mes livres publiés par exemple, car moins intuitif pour moi. Mais je préfère ne pas en trop en parler à ce stade, tant que cela n’est pas trop avancé : comme ça, l’envie croissante d’en parler finira par me motiver à avancer… 😉

 

Les livres de Julien Delagrandanne :



 

 

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